1941 . Joseph, le narrateur gamin de 10 ans au début du récit, est un petit parisien assez heureux vivant dans le 18e arrondissement de Paris , dernier d'une famille de 5 enfants (Rosette, Albert, Henri, Maurice et donc Joseph). Il est très proche de son grand frère Maurice, deux ans plus grand que lui. Ils fréquentent l'école Ferdinand Flocon. Mais les Allemands occupent Paris et en viennent à imposer le port de l'étoile jaune . Pressentant le pire, les parents de Joseph organisent la fuite de la famille en zone libre .
Maurice et Joseph partent ainsi seuls un jour (début 1942) pour rejoindre Albert et Henri à Menton . Leur traversée de la ligne de démarcation à Hagetmau se passe sans problème, Maurice allant jusqu'à faire passer dans la nuit la ligne à un groupe. Après une longue route semée de dangers et un passage par Marseille , ils retrouvent leurs grands frères à Menton .
Quatre mois plus tard, leurs parents sont arrêtés à Pau, internés au stade de la ville (qui était rattaché au camp de Guérés ) puis libérés grâce l'intervention d'Henri.
Les quatre frères rejoignent ensuite leurs parents arrivés à Nice . Ils rentrent à l'école en septembre 1942 à Nice où ils passent toute une année scolaire (ils suivent l'avance des alliés qui débarquent en Afrique du Nord en novembre 1942 puis en Sicile en juillet 1943 ).
Dès leur arrivée à Nice, Maurice et Joseph sympathisent avec des soldats italiens. et réalisent avec eux quelques trafics. Les Italiens mênent alors une " politique " différente des Allemands et des Français : pas d'arrestation de Juifs en zone occupée. Mais le répit ne dure qu'un temps pour la famille Joffo. Le 8 septembre 1943 , le marchal Pietro Badoglio signe la capitulation italienne tandis que l'Italie du sud poursuit la guerre du côté des Alliés . La zone d'occupation italienne est envahie par les Allemands (déjà présents en zone libre depuis novembre 1942 ).
La famille Joffo doit à nouveau se disperser. Maurice et Joseph sont envoyés se cacher dans un camp pour la jeunesse (Moisson Nouvelle) à Golfe-Juan . Mais de passage à Nice , ils sont arrêtés et conduits à la Gestapo installée l'hôtel Excelsior. Les deux frères nient être juifs et la Gestapo finit par libérer Maurice afin qu'il ramène des certificats de baptême catholique . Le cœur de la Buffa (église Saint-Pierre d'Ars, rue de la Buffa à Nice) les lui fournit et intervient pour obtenir la libération des deux garçons, soutenu par Monseigneur Rémond, archevêque de Nice. Libres, ils retournent à Moisson Nouvelle mais doivent vite fuir à nouveau. Leurs parents sont restés cachés à Nice ; quand le père est arrêté (fin septembre ou début octobre 1943 ) et amené à l'hôtel Excelsior, Maurice et Joseph, qui viennent d'échapper de justesse aux griffes de la Gestapo, risquent d'être arrêtés de nouveau.
Au début du mois d'octobre, ils passent chez leur sœur se trouvant Ainay-le-Vieil (dans le Cher ), puis chez Albert, Henri et leur mère à Aix-les-Bains en Savoie . De là, Maurice et Joseph vont se cacher dans un village. Maurice y travaille l'hôtel du Commerce et Joseph est engagé comme coursier et hébergé jusqu'à la libération par un libraire pétainiste qui ignore que Joseph est juif.
Le 8 juillet 1944 , l'heure des comptes a sonné dans le village. Joseph sauve le libraire en déclarant qu'il savait qu'il était juif mais ne peut empêcher son arrestation. Il est chargé de tenir la librairie du village. Mais lorsque Paris est libéré en août 1944 , il l'abandonne pour retrouver sa famille qui a fini par regagner la capitale. Joseph prend le train pour Paris tandis que son frêre Maurice, plus malin, se sert de la traction de son patron.
Le récit se termine par le retour de Joseph dans son quartier parisien. Là, il y retrouve sa mère et ses frères mais pas son père qui ne reviendra pas de sa déportation...
de
Joseph JOFFO
Joseph Joffo , né le 2 avril 1931 à Paris 18e, est un écrivain , scénariste et acteur français , principalement connu pour avoir raconté son enfance d'enfant juif durant l' occupation allemande dans son roman Un sac de billes paru en 1973 .
Fils du coiffeur Roman Joffo et de la violoniste Anna Markoff, Joseph Joffo passe son enfance à Paris dans le 17e arrondissement de Paris , enfance qu'il raconte dans son roman Agates et Calots paru en 1995 . Quand surviennent la guerre et l'occupation allemande, la famille Joffo est persécutée en tant que Juifs. La fuite des deux frères Joseph et Maurice Joffo vers la zone libre est racontée dans le roman Un sac de billes . Il traverse la ligne de démarcation à Hagetmau (Landes) aidé par un jeune du village. À la fin de la guerre, Joseph Joffo retrouve à Paris sa mère et ses frères, son père a disparu en déportation. Sa vie dans l' après-guerre et sa découverte des valeurs américaines sont racontées dans le roman Baby-foot paru en 1977. Joseph Joffo arrête ses études à l'âge de 14 ans avec le certificat d'études en poche et reprend avec ses frères le salon de coiffure familial.
Il se met à l'écriture vingt-six ans plus tard en racontant ses souvenirs d'enfance dans son premier roman, Un sac de billes. Le roman a d'abord été refusé par quatre éditeurs avant d'être accepté par les Éditions Jean-Claude Lattès . Le manuscrit fut toutefois remanié avant sa parution par Claude Klotz , dont le nom n'apparaît pas sur la couverture (bien qu'il soit remercié en début d'ouvrage). Un sac de billes a été couronné par l' Académie française en 1974.
D'autres romans témoignages suivront comme Anna et son orchestre (1975) où il raconte la jeunesse de sa mère et son voyage de la Russie tsariste à Paris, Baby-foot (1977) La Jeune fille au pair (1984) qui relate l'arrivée d'une jeune fille au pair allemande juste après la guerre dans une famille juive.
Son recours à des nègres littéraires chargés de réécrire ses romans (parmi lesquels Guy Benhamou ) est désormais de notoriété publique . Dans un article du Monde , l'un de ses anciens nègres raconte que Joseph Joffo « écrivait tout lui-même sur de grands cahiers à spirale à petits carreaux sans laisser aucune marge, 150 pages bien serrées, bourrées de fautes », avant de les donner à remanier . Joffo a décrit sa relation de travail avec Claude Klotz dans les termes suivants : « J'ai retravaillé le texte d'Un sac de billes avec Claude Klotz, alias Patrick Cauvin. J'avais tout raconté au passé. Il m'a appris le présent historique » . L'auteur admet lui-même ses lacunes littéraires à ses débuts comme il l'explique dans une tribune au Figaro : « J'avais un style ampoulé, dans le style des actualités Paramount. Je manquais de recul » .
Un sac de billes fait l'objet d'adaptations régulières (cinéma, théâtre amateur, bandes dessinées, enregistrements audio) et de multiples rééditions au format papier ou numérique. Il existe des traductions dans toutes les langues (environ une vingtaine) dont une édition chinoise parue en 2012.
À ce jour, le livre s'est vendu à près de vingt-cinq millions d'exemplaires, toutes éditions confondues. Un sac de billes est fréquemment intégré au programme scolaire de certains élèves européens qui étudient l'histoire de la Shoah .
En 2015, il reçoit la Plume d'or 2016 de la Société des auteurs savoyards.
Dans son dernier film en tant qu'acteur, Joseph Joffo interprète le rôle de Kolb, dans L'Origine de la violence d' Élie Chouraqui , diffusé sur les écrans français en mai 2016… Référence WIKIPEDIA
Ouvrage autobiographique, qui soulage l'auteur d'une histoire vecue... ...qui fut lourde à porter pendant de nombreuses annéesFrance Loisirs
30 rue de l'Université
PARIS
1977