Récit de voyage véridique, environ 160 pages, aucune illustration. Titre complet: Souvenirs de voyage, par M. et Mme Mercier-Thoinnet, dans le midi de la France… dans la Ligurie, à Gênes, Rome, Naples… sur l’Adriatique, dans l’Albanie… la Dalmatie, l’Illyrie, à Trieste, Venise, en Suisse. L’auteur n’est pas l’historien Ernest Mercier.
Ce voyage au début du 19e siècle semble suivre une route assez simple, en gros l’Italie, la côte de la Dalmatie et retour par les Alpes. Cependant c’est juste avant la construction du chemin de fer et avant la propagation conséquente des navires à vapeur. On voyage donc comme au Moyen-Âge, les points positifs sont des routes en meilleur état et plus sécurisés et des auberges et hôtels de qualité même dans les endroits reculés.
Un autre aspect que l’on ignore peut être de ces temps: les frontières étaient très strictes, il fallait faire viser son passeport dans la plupart des villes traversées. Beaucoup de passages maritimes incluent des quarantaines de 40 jours (d’où le nom) à l’arrivée car on redoute la peste et le choléra qui sont présent dans le sud du bassin méditerranéen. Le couple avait désiré visiter la Sicile, mais ils y renoncent devant la révolte et “l’incivilité” qui y règne.
Le texte remet aussi en mémoire la situation politique de ces temps, entre Napoléon et l’unification italienne. Le nord de l’Italie est administré (ou plutôt occupé) par l’Autriche, au centre règne l’église, au sud Naples et le royaume des deux Siciles. Ces frontières occasionnent des coupures dures du niveau de qualité de vie et de services.
Le récit en soi est assez linéaire et plat. Il rappelle un banal blog de voyage, surtout au début où le départ de Nantes est décrit y compris la manière dont ils gèrent l’éducation de leur jeune garçon resté à la maison. Par contre les dates précises du voyage manquent complètement. Les scènes et les événements sont décrites de manière courte et concise, on n’y trouve aucune exagération à la Dumas en voyage . Le livre n’évite pas les platitudes de description généralisée des “peuples” (beauté ou non des hommes et surtout des femmes), les excursion thématiques douteuses dans la physique ou la géologie sont rares. Les encarts historiques sont tout aussi courts, mais précis et justes.
Au 19e siècle nous sommes en pleine période de nationalisme français. À chaque signe d’un français ou d’installations dus aux français (Napoléon), les éloges ne manquent pas. Cependant ces présences sont rares dans la zone traversée et donc limités dans le texte.
SOLIDE
330 PAGES
LES PHOTOS FONT PARTIE DE LA DESCRIPTION